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MME NDÈYE MARIE DIÉDHIOU, PRÉSIDENTE DE LA PLATEFORME DES FEMMES POUR LA PAIX EN CASAMANCE : «Les actions audacieuses que nous avons déployées ont fini de convaincre…»

« Avec l’avènement de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (Pfpc), les initiatives des femmes casamançaises dans le processus de paix vont prendre une nouvelle dimension ». La déclaration est de la présidente de la Plateforme qui fait le point dans cet entretien sur le rôle des femmes dans le processus de la recherche de la paix en Casamance. Et, c’est pour annoncer que le Pfpc va peu à peu donner aux femmes le statut d’acteur incontournable, tant sur le plan national qu’international.

 

DAOUDA LARY GUEYE, COORDONNATEUR TECHNIQUE DU COLLECTIF "NON A LA CENTRALE A CHARBON" DE B ARGNY : «La centrale va produire 159 000 tonnes de cendres par an »

«Les femmes sont au cœur du combat. Elles sont en première ligne dans toutes les actions engagées par notre collectif. Depuis deux ans, nous avons axé notre lutte sur les plaintes. Elles sont formées et sensibilisées sur la menace d’une telle installation et sur la façon dont elles doivent s’organiser. Aujourd’hui, elles sont signataires des nombreuses plaintes adressées aux bailleurs. C’est dommage qu’une femme comme Voré Gana Seck (Ndlr : conseillère municipal) se soit retirée du collectif. Mais d’autres femmes ont pris le relais pour être les têtes de pont du combat à Bargny Guedj.

MOR SEYE FALL, COORDONNATEUR DES AFFAIRES COMMUNAUTAIRES CES A BARGNY : «On va utiliser un dispositif qui permet d’éliminer 99,5% des poussières»

Coordonnateur des affaires communautaires de la compagnie d’électricité du Sénégal (CES) qui exploite la centrale à charbon, Mor Seye Fall assure que ladite société a pris toutes les dispositions pour réduire les risques de pollution.

« L’As » : Est-ce que l’installation de la centrale à charbon ne menace pas l’activité des femmes du site Khelcom ?

BARGNY - COLLECTIF CONTRE L’INSTALLATION DE LA CENTRALE A CHARBON : Des femmes de « mer » au cœur de la lutte

Depuis que l’Etat a initié en 2008 le projet de l’installation d’une centrale à charbon à Bargny, un collectif a engagé la lutte. Opposés à son installation, ses membres voient, impuissants, l’infrastructure se mettre en place. La bataille politique semble perdue, mais leur ardeur n’a pas refroidit. En particulier celle des femmes engagées dans le collectif.

Traitement médical des populations clés : Quand l’argumentaire religieux freine leur prise en charge

Le Sénégal a ratifié toutes les conventions et lois concernant les Droits de l’homme. Cependant, leur application pose problème. Le plus souvent inspirés et imposés par l’Occident, ces droits ne sont en général pas conformes aux réalités socioculturelles locals. Même si par extension certains textes peuvent être reliés à des principes d’essence africaine, leur mise en œuvre reste problématique.

Société : Pourquoi le lesbianisme est plus toléré que l’homosexualité au Sénégal

 

 A côté de la catégorie des hétérosexuels constituant la plus grande partie des populations, les lesbiennes ou partisanes de l’homosexualité féminine sont nombreuses au Sénégal et y vivent dans la clandestinité. Leur situation est restée problématique du fait du rejet et de la stigmatisation dont celles qui la pratiquent font l’objet. Mais, il faut dire qu’elles sont plus tolérées que leurs semblables hommes adeptes de l’homosexualité.

PROSTITUTION ET FICHIER SANITAIRE : Vivre dans la clandestinité ou avec le risque d’être marquée à vie

On le désigne comme le plus vieux au monde, mais on ne sort pas de la prostitution aussi aisément qu’on pourrait y entrer. Une fois inscrite au fichier sanitaire on reste marqué à vie. Le statut de professionnelle du sexe on risque de continuer à le porter même si on tourne le dos aux trottoirs pour cesser de «vivre avec la nuit». La seule porte de salut reste la clandestinité. Avec les risques et périls qui vont avec.

Fichier sanitaire : L’inquiétude des juristes face aux doléances des professionnels du sexe

La question de la radiation du fichier sanitaire et social demeure une préoccupation majeure pour les professionnelles du sexe. Mais cette question ne laisse pas de marbre les juristes, protecteurs des droits des citoyens, devant la loi. 

ME IBRAHIMA DIOP SUR LE CADRE LEGAL DE LA PROSTITUTION : « Au Sénégal on a d’abord réprimé avant de tenter de réglementer »

Me Ibrahima Diop est greffier, doctorant en droit privé. Il a  soutenu en 2008 un mémoire de DEA sur  « la politique pénale et le traitement de la prostitution au Sénégal », posant entre autres la question de santé publique. Entretien.

 

Comment appréhendez-vous la prostitution du point de vue  légal ?

KHADY BA JURISTE CONSULTANT EN DROIT HUMAINS : «Le texte de la prostitution est caduque, obsolète et désuet… »

La  loi n’est pas parfaite. Elle laisse beaucoup de vide. «Avec  l’évolution sociale les textes doivent suivre, sinon  ils deviennent  obsolètes. C’est le cas du texte sur la prostitution. Il est même tombé dans l’oubli».  Juriste consultante en droit humains, membre de l’Association  des juristes sénégalaises, Khady Bâ affirme sans ambages que « le législateur a donné d’une main, en adoptant une loi qui tolère la prostitution, ce qu’il a retiré de l’autre en rendant quasi impossible le cadre d’exercice de cette activité».