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ME IBRAHIMA DIOP SUR LE CADRE LEGAL DE LA PROSTITUTION : « Au Sénégal on a d’abord réprimé avant de tenter de réglementer »

Me Ibrahima Diop est greffier, doctorant en droit privé. Il a  soutenu en 2008 un mémoire de DEA sur  « la politique pénale et le traitement de la prostitution au Sénégal », posant entre autres la question de santé publique. Entretien.

 

Comment appréhendez-vous la prostitution du point de vue  légal ?

KHADY BA JURISTE CONSULTANT EN DROIT HUMAINS : «Le texte de la prostitution est caduque, obsolète et désuet… »

La  loi n’est pas parfaite. Elle laisse beaucoup de vide. «Avec  l’évolution sociale les textes doivent suivre, sinon  ils deviennent  obsolètes. C’est le cas du texte sur la prostitution. Il est même tombé dans l’oubli».  Juriste consultante en droit humains, membre de l’Association  des juristes sénégalaises, Khady Bâ affirme sans ambages que « le législateur a donné d’une main, en adoptant une loi qui tolère la prostitution, ce qu’il a retiré de l’autre en rendant quasi impossible le cadre d’exercice de cette activité».

L’AMBIVALENCE DE LA LOI SUR PROSTITUTION : Quand le législateur retire de la main gauche, ce qu’il offre de la droite…

La prostitution est légale, sa pratique quasi impossible faute d’un cadre juridique approprié. La loi  laisse beaucoup de vide sans compter qu’elle est dépassée par le temps, désuète et obsolète.  La légalité  du plus vieux métier du monde au Sénégal n’est que saupoudrage selon les juristes…