Fondée en 1659 par Louis Caullier, la ville de Saint-Louis occupe une place de choix dans l’histoire politique et éducative du Sénégal pour avoir cumulé entre 1895 et 1960, plusieurs fonctions politiques et administratives dont notamment celles de capitale des colonies du Sénégal, de l’Afrique Occidentale Française, du Sénégal et de la Mauritanie de 1920 à 1960. Avec la commune de Gorée, elles furent aussi les premières villes au Sénégal à obtenir en 1833, la reconnaissance des droits politiques pour leurs citoyens auprès des autorités françaises, ancienne puissance coloniale. Cependant, malgré cette longue tradition politique, cette ville semble traîner le pas en matière de la promotion du leadership féminin dans le domaine politique au niveau local. Victimes des préjugés, les Saint-Louisiennes peinent toujours à jouer les premiers rôles au niveau de l’administration locale où les hommes continuent à dicter leur loi. Interpelés dans ce dossier qui est réalisé, sur les raisons de cette situation, certains acteurs politiques et de la société locaux pointent du doigt les barrières socioculturelles et religieuses.
C’est un secret de Polichinelle. La sous-représentation des femmes au niveau des instances de prise de décisions politiques, est une réalité dans la ville de Saint louis. En dépit de leur parcours très ancien dans la politique, situé en 1848, date de la première élection du représentant du Sénégal à la chambre des députés français alors qu’elles n’avaient pas encore obtenu la reconnaissance de leur droit d’électrices et d’éligibilité. Et de la loi sur la parité qui renforce pourtant leur présence au niveau de ces instances politiques. Les Saint-Louisiennes qui sont pourtant reconnues électrices et éligibles à tous les postes électifs dans les mêmes conditions que les hommes depuis le 6 juin 1945, continuent d’éprouver de réelles difficultés à accéder à certains postes dans les instances politiques.
Que ce soit à la tête des directions de partis politiques au niveau local comme dans l’administration locale, la plupart des postes à responsabilité sont entre les mains des hommes. Peu de femmes sont promues. Hormis, la Ligue démocratique (LD) dont la fédération départementale est dirigée par la 1ère adjointe au maire de Saint-Louis, Mme Aïda Mbaye Dieng, la plupart des autres formations politiques sont administrées par des hommes. Au niveau de l’administration locale le constat est identique. Que ce soit au Conseil municipal comme au niveau au niveau Conseil départemental, les premiers postes sont occupés par des hommes pendant que les femmes sont employées comme des adjointes.
Au Conseil municipal par exemple, avant l’entrée en vigueur de la loi sur la parité, les femmes ont toujours occupé une faible place dans l’effectif de cette institution crée en 1872. Entre 1996 et 2009, leur effectif au Conseil municipal n’a jamais dépassé la barre des 28.78%. S’agissant de leur quota au niveau des adjointes au maire, il était un durant cette période. De 1996 à 2002, sous le magistère du maire Abdoulaye Chimère Diaw, les femmes étaient environs 19 sur un total de 66 conseillers municipaux, soit un ratio de 28.78%.
À partir de 2002, ce nombre femmes conseillères municipales a chuté en passant de 19 à 17 sur 66 conseillers municipaux, soit 25.75% sous la gestion du maire feu Ousmane Masseck Ndiaye (2002-2009) dont une adjointe au maire qui était à la dernière position. Sous le maire Cheikh Mouhamadou Abiboulaye Dieye, (2009-2014), le ratio des femmes conseillères municipales a stagné à 17 au moment où l’effectif total des conseillers municipaux a connu une légère hausse en passant de 66 à 70. Le pourcentage des femmes était 24.28% dont une adjoint au maire classée à la 3ème position. En 2014, avec l’application de la loi sur la parité, le nombre de femmes conseillères municipales est passé de 17 à 38 soit la moitié des 76 conseillers municipaux que compte la commune de Saint-Louis. Cependant, cet équilibre ne concernait pas les postes d’adjoints au maire où les femmes n’occupent que deux postes sur le huit dont celui de premier adjoint. Cependant, cette situation invariablement de «mise à l’écart» des femmes Saint-Louisiennes dans les instances de direction politiques ne concernent que le niveau local. En effet, au niveau central, le constat est tout autre. Dans le gouvernement, à l’Assemblée nationale, au HCCT et CESE sans oublier celles nommées directrices générales, on voit beaucoup de cadres féminins originaires de la ville tricentenaire promues à de hautes responsabilités. D’ailleurs, Mame Madior Boye qui fut la première femme à occuper le poste de Premier ministre au Sénégal est l’une de ces cadres féminins de la ville.
La culture et religion musulmane au banc des accusés
Interpelées sur les raisons de ce phénomène de sous représentativité des femmes au niveau local qui semble parti pour perdurer encore dans la ville tricentenaire, des acteurs politiques et de la société locaux que nous avons rencontrés dans le cadre de cette enquête réalisé en partenariat avec l’Institut Panos pointent du doigt des barrières socioculturelles et religieuses. Pour bon nombre de nos interlocuteurs, la situation actuelle - qu’ils jugent d’ailleurs comme une injustice à l’égard des femmes qui sont le plus souvent plus dynamiques que les hommes lors des activités politiques - est la conséquence des idées discriminatoires à l’encontre des femmes. Autrefois, très rependues dans la société Saint-Louisienne, ces croyances socioculturelles et religieuses, selon eux, exerçaient une véritable discrimination contre les femmes à travers l’idée selon laquelle, «la place de la femme, c’est de rester à la maison pour s’occuper de ses enfants». À les croire, cette caricature a privé beaucoup de femmes, devenues aujourd’hui adultes, leur chance d’être scolarisées pour avoir des compétences pouvant les permettre de prétendre à certains postes de décision. Dame très connue dans son quartier de Léona Eaux Claires du fait de son statut de présidente des Badienou Gokh de Saint louis, Madame Nafy Diop, révèle avoir failli, elle et ses sœurs, être victimes de cette «caricature» des femmes lorsqu’elles étaient encore jeunes.
Enseignante des sciences de l’économie familiale à la retraite, cette petite fille du vénéré marabout et prédicateur, feu El hadj Salif Mbengue qui est l’ainée de sa famille explique que c’est grâce à l’entêtement de son papa et sa détermination qu’elle a pu continuer ses études jusqu’au bac. «Ma grande mère disait tout le temps que la place d’une femme, c’est d’être auprès de son mari. Elle était réfractaire à l’idée de nous voir mes petites sœurs et moi fréquentaient l’école française. Et plus les années passaient, plus la pression qu’elle exerçait sur notre papa s’accentuée», explique Mme Diop. Abondant dans le même sens, Aïda Mbaye Dieng, une dame qu’on ne présente plus à Saint-Louis du fait de son militantisme très engagé dans la politique au point de devenir aujourd’hui, la première femme à accéder au poste de 1er adjoint au maire de Saint-Louis. Mais aussi la seule femme de la ville tricentenaire à réussir à briser les chaînes du mythe pour devenir Secrétaire générale de la fédération de la Ligue démocratique (Ld), parti qu’elle a rejoint dans les années 1980 et qu’elle n’a jamais quitté, affirme que les préjugés culturels concernant le rôle des femmes dans la société à Saint-Louis sont plus profonds qu’on peut l’imaginer. Poursuivant son propos, Madame Dieng qui révèle avoir fait l’expérience de ces préjugés en 1996 lorsqu’elle avait déclaré sa candidature à la mairie de Saint-Louis dit, par ailleurs, être témoin de la «dislocation de plusieurs ménages tout simplement parce que la femme voulait s’épanouir politiquement ou syndicalement alors que la belle famille ne voulait pas». «Les femmes étaient commises à des tâches domestiques en plus, on avait plus tendance à les retirer de l’école parce qu’on pensait que ce sont les hommes qui étaient appelés à tenir les familles et que les femmes finissent par être mariées donc, qu’elles sont là pour être entretenues par les hommes», conforte, de son côté, Mme Khoudja Mbaye, ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats et du Développement des téléservices de l’Etat et maire de la commune de Gandon.
Cette influence négative des préjugés sociaux culturels sur la promotion du leadership féminin au niveau local relevée par ces femmes au sein de la société Saint-Lousienne, est également confirmée par certains hommes avec qui, nous avons également abordé ce sujet. Toutefois, il faut dire que, contrairement à leurs camarades, ces responsables politiques et de la société civile que nous avons rencontré semblent jouer la carte de la compréhension. «Les femmes ont toujours été un élément vital de la société mais, c’est la culture qui a toujours imposé leur rang et leur place dans la société. Sous ce rapport, je ne pense pas qu’il est permis, dans nos sociétés fortement influencées par la religion islamique, de penser que le rôle ou la place de la femme, c’est d’aller diriger la société ? Non, les gens ne le croient pas et c’est sur des fondements de foi et de pratiques sociales multiséculaires», explique Amadou Touré. Rencontré chez lui sise au quartier Léona Eaux Claires, cet ancien 1er adjoint au maire de Saint-Louis, sous feu Ousmane Masseck Ndiaye et ancien membre de plusieurs cabinets ministériels sous le régime d’Abdoulaye Wade, va même plus loin en déclarant «ne pas croire que la société Saint-Louisienne, fortement influencée par la religion islamique soit véritablement préparée à accepter le leadership féminin».
Abondant dans le même ordre d’idée, le doyen Alioune Badara Diagne dit «Golbert » fondateur de la radio «Téranga Fm» que nous rencontré dans les locaux de cette station radio communautaire sise au quartier Sud en face de la gouvernance de Saint louis, l’ancien technicien de la radio Sénégal déclare de son côté ;«Si jusqu’à présent une femme n’occupe pas le siège de premier magistrat de la ville tricentenaire cela est dû au fait qu’à côté de la sociologie, une femme Saint-Louisienne est avant tout une Saint-Louisienne au-dessus de toute considération». «La femme Saint louisienne est éduquée dans notre pure tradition : apprendre la Coran, aller à l’école, avoir une bonne formation, garder jalousement les valeurs traditionnelles reçues des grand-mères pour être une digne femme au foyer. Quelle que soit sa formation, sa fonction, son niveau d’études, la femme Saint-Louisienne est d’abord, une compagne, une épouse, une confidente, une mère et une éducatrice. Sous ce rapport, forcément, même si elle est dans la politique, elle consacre 90% de son temps à l’éducation familiale et 10% à la politique», insiste encore le doyen Golbert Diagne.
«L’Islam ne dit pas qu’une femme ne peut être …»
Interpellé sur la question notamment de ce qu’en dit la religion musulmane, Mamadou Sakho vice-président de l’Association des Imams et Oulémas de Saint-Louis et président de la commission culte et partenariat avec les autorités religieuses à la mairie de Saint louis, réfute cette idée de l’influence de l’Islam et parle d’une mauvaise interprétation de la religion musulmane. Précisant que «l’Islam statue seulement sur le rôle que doit jouer aussi bien la femme et l’homme dans la société», le vice-président de l’Association des Imams et Oulémas de Saint-Louis indexe plutôt nos cultures africaines, notamment sénégalaises comme étant à l’origine de cette répartition caricaturale des tâches entre homme et femme. « L’idée selon laquelle, la place de la femme, c’est dans les maisons, en train de faire des tâches ménagères, vient de nos cultures africaines notamment sénégalaises. Et cette croyance qui n’est pas basée sur aucune religion occupe une place importante dans la mentalité des femmes», explique Imam Sakho.
«L’Islam statue seulement sur le rôle que doit jouer la femme dans la société et celui de l’homme mais ne dit pas que les femmes ne doivent pas prétendre à certaines responsabilités si elles en ont la compétence. La religion ne dit pas qu’une femme ne peut être gouverneur, maire ou même président de la République, la femme peut bel et bien diriger. Cependant, elle n’a pas le même rôle dans la société que celui de l’homme». Poursuivant les mêmes propos, le président de la commission culte et partenariat avec les autorités religieuses à la mairie de Saint-Louis, souligne par ailleurs que l’enseignement religieux n’a pas aussi échappé à cette croyance culturelle qui veut que la place de la femme soit à la maison. «Au départ, seuls les garçons étaient autorisés à suivre l’enseignement religieux, les femmes n’étaient pas admises à l’enseignement coranique c’est pourquoi, il était très rare de rencontrer une femme qui maîtrisait le Saint Coran».
Les femmes accusent hommes politiques de choisir des femmes…
À côté de ces facteurs sociaux-culturels, les femmes politiques que nous avons interrogées ont également indexé le comportement de certains hommes politiques comme un autre facteur d’obstacle à la promotion du leadership féminin au niveau local. Selon elle, l’idée de ces croyances culturelles n’est qu’un prétexte. Soulignant que ces croyances ne sont plus d’actualité au regard du nombre important de cadres féminins que regorge actuellement la ville du fait de l’évolution des mentalités sur la place des femmes dans la société, elles accusent ainsi les hommes politiques d’entretenir cette situation de mise à l’écart des femmes dans les postes de décision. Ce, à travers un système de promotion «discriminatoire» à l’encontre des cadres féminins au niveau des partis politiques. «Au niveau des partis politique avec la loi sur la parité, les hommes ont tendance à choisir les femmes qui les arrangent, celles qu’ils maîtrisent au détriment des cadres qui sont souvent noyées avec la massification par leurs consœurs analphabètes si elles ne sont pas tirées par le leader», renseigne Mme Seck, née Mame Penda Diouf. Membre de l’Observation citoyenne du Genre «Beutou Askanwi» (qui signifie l’œil du peuple en wolof) et du Conseil municipal de Saint-Louis pour un deuxième mandat, cette gérante d’un cabinet de conseil assurance situé à côté du siège régional de la direction de la Caisse de sécurité sociale dans l’Île Nord réfute ainsi l’idée selon laquelle les femmes sont moins outillées pour siéger à certains postes électifs au même titre que les hommes.
Poursuivant son propos, Mame Penda Diouf soulignant que la ville tricentenaire regorge beaucoup de cadres féminins dont certains ont un niveau d’études supérieures à celui des hommes aux commandes, accuse ainsi les hommes de profiter de la loi sur la parité pour faire la promotion des femmes moins qualifiées au profit des cadres. Une position que confirme sa consœur, Aïda Mbaye Dieng dont le nom est désormais inscrit dans l’histoire de la commune tricentenaire pour avoir été la première femme à occuper le poste de première adjointe au maire après 4 mandats successifs au Conseil municipal. «Très peu de femmes ont accès à des postes de décision au niveau des partis politiques. Et cela n’est pas lié à un problème d’ambition mais plutôt aux contraintes de la société qui favorisent les garçons au détriment des femmes. Il y’a aussi l’absence de solidarité entre femmes ainsi que le manque de collaboration franche des hommes. Ces derniers, parce qu’ils ne sont toujours pas prêts à se faire diriger par une femme font tout pour freiner les ardeurs des cadres féminins dans les partis politique», explique la première adjointe au maire Mansour Faye, tout en révélant avoir été confrontée au refus de certains conseillers municipaux de participer à des réunions du Conseil municipal tenues sous sa présidence.
«Il y’avait un conseiller qui refusait toujours de participer à une réunion du Conseil que je dirige. Cet homme a toujours refusé de participer aux réunions du conseil municipal que je préside et il n’est pas seul. D’autres conseillers rouspètent en relevant le fait que je préside chaque fois les réunion» témoigne Mme Dieng. «Au niveau des partis politiques, les hommes préfèrent confiner les femmes et ce, jusqu’à présent, à des rôles d’applaudisseuses. Et quand les femmes participent aux réunions des instances dirigeantes de leur parti politique, la prise de parole n’est pas facile du fait des facteurs culturels. À cela s’ajoute le fait que les femmes ont tendance à se retirer très tôt lors des rencontres politiques pour aller préparer le dîner pour la famille. Ce qui fait que souvent quand on élit ou choisit, elles ne sont pas là», explique pour sa part, Khoudia Mbaye ministre-maire de la commune Gandon qui dit faire de la présence des femmes (au moins 1/3) dans toutes les instances de prise de décisions de la Ld, son cheval de bataille.
Les hommes évoquent «l’analphabétisme» des femmes
Du côté des hommes politiques, on semble rejeter en bloc ces accusations d’usage d’un «système de promotion très discriminatoire à l’encontre des femmes» dans les partis politiques de leurs collègues. Niant l’existence de tout système de discrimination dans les formations politiques, ils situent plutôt les causes du blocage de la trajectoire politique des femmes au niveau du «semi analphabétisme» des femmes et leur manque de motivation. Responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds), Thiamba Seck, professeur de lettres modernes à la retraite appuyant cette idée affirme ainsi qu’il sera très difficile pour les femmes d’occuper les premières places au niveau des instances de décision parce que peu d’entre elles notamment celles de sa génération peuvent tenir un procès-verbal (Pv) dans une Assemblée. Poursuivant son propos, le chargé de la communication de la tête de liste départementale de la coalition Gagnante Wattu Sénégal à Saint-Louis lors des dernières législatives, a aussi fait état d’une absence de conviction idéologique chez les femmes et la réticence de certains maris. «Certains hommes ne veulent pas laisser leurs femmes cheminer dans les partis politiques parce que nous sommes au Sénégal où la probité et l’intégrité sont des valeurs morales très profondes. Ensuite, les femmes sont plus ou moins malléables et elles ne sont pas intéressées par les questions d’idéologies ou de doctrines, elles s’identifient souvent au leader qui incarne le Parti au niveau local. Et, si ce dernier est un bon manager, s’occupe de leurs affaires, elles peuvent former une masse électorale assez importante pour lui».
Abondant dans le même sens, Amadou Touré, ancien premier adjoint au maire de Saint-Louis sous feu Ousmane Masseck Ndiaye invite au-delà des facteurs sociaux culturels à situer le problème sous l’angle de la motivation des femmes à diriger. «Nous ne sommes pas dans une perspective de voir émerger des femmes porteuses d’un projet national ou local. Toutes les femmes dont on nous parlera ce seront des femmes qui auront simplement des compétences techniques : brillantes, de bons cv mais pas plus. Alors que cela ne dit rien de la capacité de cette femme à porter son peuple. Pour être un leadership, il faut un vrai engagement, savoir être à l’écoute de son peuple. Or, la plupart des femmes de notre époque ne sont pas véritablement des gens engagés, elles sont plutôt des opportunistes et de carriéristes qui font de la politique que pour des postes». Comme pour conforter nos deux intervenants, Mamadou Sakho, vice-président de l’Association des Imams et Oulémas de Saint-Louis dit lui aussi ne pas s’attendre à l’élection d’une maire à Saint-Louis dans un proche futur. Pour justifier sa position, l’imam a évoqué plusieurs motifs dont notamment l’absence d’ambition des femmes à diriger, leur manque de solidarité mais aussi la position de la société Saint-Louisienne qui selon lui, ne serait pas encore prête pour une telle éventualité.
L’avenir prometteur
Toutefois en dépit de ces contraintes soulevées, la plupart des acteurs disent garder bon espoir quant à l’évolution de la place des femmes au niveau de la gouvernance locale. Parmi ces acteurs, il y’a Madame Seck, Mame Penda Diouf. Évoquant un changement de paradigme du fait qu’on «a plus des femmes scolarisées avec un niveau intellectuel beaucoup plus avancé que le nôtre et l’engagement de plus en plus, au Sénégal, des femmes dans des filières autrefois destinés aux hommes», elle dit être convaincue que le changement ne tardera pas. «Je suis très confiant que cela arrivera. Depuis l’avènement de Abdoulaye Diao Chimère jusqu’à Mansour Faye, on a eu qu’une dame qui s’appelle Aïda Mbaye Dieng, elle milite à la Ld, elle est Saint-Louisienne de souche mais elle a toujours occupé le poste de maire et beaucoup ici se demandent pourquoi, elle se présente pas», assure Alioune Badara Diagne dit «Golbert» directeur de la radio teranga. Animée d’un pareil espoir, la première adjointe au maire de Saint-Louis, Aïda Mbaye Dieng invite toutefois ses consœurs à continuer à se battent pour occuper dans leur parti des postes de responsabilité élevés. Car, dit-elle, «dans le système actuel, seuls ceux qui sont en tête des formations sont privilégiés dans le choix des responsables. Les femmes doivent aussi s’armer de capital humain et de la compétence parce que les hommes ont tendance, avec la loi sur la parité à privilégier les femmes qu’ils maîtrisent, celles-ci qui ne vont jamais les concurrencer». L’optimisme en bandoulière, Madame Khoudia Mbaye invite ses camarades à plus de solidarité entre femmes et éviter la compétition négative entre elles.