L’objectif 90-90-90 est possible, même au sein des populations clés qui ne doivent pas se sentir, à tort ou à raison, marginalisées, stigmatisées car tout le monde a droit à la santé, quel que soit la couleur de sa peau, sa religion ou ses orientations sexuelles. Dans son discours de clôture du mois camerounais du sida, et d‘ouverture de la cérémonie de célébration de la Journée mondiale du sida le 1er décembre 2017 dernier, le Ministre de la Santé Publique, André Mama Fouda a franchi un pas. Pour parler de la problématique des minorités sexuelles, il n’aurait pas fait mieux. Les populations clés dont il s’agir ici sont les détenus, les travailleuses du sexe, les hommes qui aiment les hommes et les camionneurs. Ces groupes humains sont considérés comme ceux qui sont les plus exposés à l’infection à VIH en raison de leur métier ou de leurs pratiques. Ils sont depuis près de deux décennies, les cibles des Nations-Unis dans sa quête d’éradication de la pandémie dans le monde entier.
L’ONUSIDA et l’Oms qui sont ses agences opérationnelles s’activent dans les pays pour montrer tous les visages du VIH /sida, en vue d’emmener les peuples à reconnaître les différences et surtout à les respecter. Sur le sujet, M Stavros Lambrinidis, le représentant des affaires étrangères de l’Union européenne, ambassadeur des droits de l’homme africains, et l’ardent défenseur de la jeunesse africaine estime que « Si on ne peut pas me discriminer à cause de ma nationalité, on ne le fera pas à cause de mon orientation sexuelle ». Nous l’avons rencontré à Banjul en Gambie, le 30 Octobre, où il était intervenu à la clôture du Forum des ONG africaines des droits de l’homme et la 617ème session et le 30e anniversaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
M Stavros pense que dans le monde et non seulement en Afrique, les droits des personnes Lgbt comme les droits humains sont très importants. Les Lgbt n’ont ni plus ni moins de droits que les autres citoyens. Comme les autres minorités, elles n’ont pas de droits spéciaux, ce sont les mêmes droits. « Si vous n’avez pas le droit de me discriminer parce que je suis Grec, Sud-africain ou américain, vous ne saurez le faire parce que je suis Lgbt », avait-il martelé. En ce qui le concerne, il n’est pas nécessaire de se focaliser sur les discussions théoriques parce qu’elles soulèvent des passions, et ça devient embêtant. La question est d’emmener les gens à s’approprier les droits de l’homme, non en vertu de leurs propres sentiments ou de la façon dont elles peuvent nous servir. La ruse avec les problèmes des LGBTI a été admise par les activistes réunis à Banjul, ils reconnaissent qu’ils prennent tous l’argent qui accompagne les projets LGBTI en sachant bien qu’ils ne vont pas respecter les conditionnalités.
I S NJABUN