Selon l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), en 2018, 8 femmes sont chefs de villages sur 267 chefs en Côte d’Ivoire. À la Chambre des rois et chefs traditionnels elles sont 3 contre 216 hommes. L’intelligent d’Abidjan en rencontré Toto Aminan N’Doly, du village de Kadjokro, dans le département de Toumodi, et Koffi Ahou Marceline, du village de Zéhiri, dans le département de Divo.
[Toto Aminan N’Doly, cheffe du village de Kadjokro ]
Dame Toto Aminan N’Doly est mère de 3 enfants (2 garçons et une fille). Elle est le 6ème chef (seule femme) de ce village depuis sa création.
« C’est une joie pour moi d’être à la chambre nationale des rois et chefs traditionnel de Côte d’Ivoire aujourd’hui. Je ne saurai vous dire comment je suis arrivée dans cette chambre, mais c’est un honneur pour moi », a t-elle dit. Elle a indiqué avoir été décorée par le ministère ivoirien de la famille, de la femme et de l’enfant.
« Mais jusqu’à présent nous n’avons pas encore eu gain de cause. C’est le combat que nous menons actuellement étant femme chef de village. Parce qu’il n’y a pas de femmes notables. Je pense qu’il y en aura dans les années à venir et c’est notre souhait. Nous nous déplaçons beaucoup et cela à nos propres frais », a-t-elle déploré.
[Koffi Ahou Marceline, cheffe du village de Zéhiri ]
Depuis le 1er Août 2001, Koffi Ahou Marceline est cheffe de village de Zéhiri, sous-préfecture de Didoko dans le département de Divo. Elle est veuve et mère de 7 enfants dont 3 filles et 4 garçons.
« Aujourd’hui je suis à la chambre nationale des rois et chefs traditionnels où je représente tous les chefs et rois de mon département. Mon entrée à la chambre nationale des rois et chef traditionnels est du peut-être au fait que que je suis une femme. Puisque le gouvernement a toujours voulu qu’il y’ait des femmes dans tous les domaines, et que nous sommes parmi les garçons alors ils m’ont choisie. Nous prenons les décisions ensemble avec notre grand chef et je vais proposer des idées à la chambre nationale des rois et chef traditionnels si nécessaire », a t-elle confié.
Elle a lancé un appel au chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara : « Nous n’avons pas encore reçu de l’argent comme promis. Les villageois pensent que nous sommes salariés alors que ce n’est pas encore le cas. Je profite de votre visite pour exhorter le président de la République à ne pas oublier la rémunération des chefs qui a été promise. Parce que nous avons terminé l’année 2018, et jusqu’à présent nous n’avons pas encore reçu quelque chose. C’est vraiment difficile pour nous, surtout que nous nous déplaçons beaucoup et vous avez vu l’état de notre route qui est impraticable ».
T.A.B avec RK