Le Niger est l’un des pays de l’Afrique Subsaharienne où la question de la population reste une préoccupation et un défi. Sa population est aujourd’hui estimée à plus de 20 millions d’habitants dont plus de la moitié de femmes. Cette population croit très vite, au rythme de 3,9% chaque année. Aussi, 78% de cette population vit en milieu rurale parmi lesquelles 68% des jeunes âgés de moins de 25 ans (RGPH 2012). Le système sanitaire reste très peu développé. Les premières victimes sont les femmes et les jeunes notamment les jeunes filles qui sont confrontées à de nombreux problèmes liés à leur santé sexuelle et de la reproduction.
Ainsi la maternité non désirée, les mariages forcés ou les infections sexuellement transmissibles comme le VIH/SIDA continuent d’être des menaces sérieuses sur elles. Selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNPFA, 2015), 34, 4% des décès enregistrés dans les maternités publiques surviennent lors des accouchements des adolescentes de 15 à 19 ans du fait des complications obstétricales. Aussi 36% des adolescentes de cette catégorie d’âge ont déjà eu au moins une grossesse. Pourtant, la question de la santé sexuelle et reproductive des jeunes est un tabou dans beaucoup de familles nigériennes. Le pays s’est engagé à agir dans le sens de tirer profit du dividende démographique. Dans cette optique, l’éducation complète des jeunes et des adolescents est plus qu’une option. Cela passe par la maitrise de la croissance démographique. C’est donc pour relever le défi de la croissance démographique et la transformer en dividende économique que le gouvernement avec l’appui des partenaires (UNFPA, le Projet CS4FP+, PAI, CAR/PF) a adopté en Mai 2018, une feuille de route de l’Education Sexuelle Complète (ESC) qui consacre entre autre l’introduction des modules complémentaires à l’enseignement de l’ESC au niveau de l’enseignement secondaire, à travers trois (3) disciplines hôtes à la Science de la Vie et de la Terre (SVT), l’Economie Familiale et Sociale (EFS) et la Géographie. Ainsi, ces jeunes pourront mieux appréhender la question de la sexualité.
Selon le Secrétaire Général du ministère des enseignements secondaires, Mohamed Zeidane « l’Education Complete à la sexualité est un processus d’enseignement et d’apprentissage fondé sur un programme portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux. Elle vise à doter les enfants et les jeunes des connaissances factuelles, des compétences, d’attitudes et des valeurs qui leur donneront les moyens de s’épanouir dans le respect de leur santé, de leur bien être et sur celui des autres et aussi de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses et de comprendre leurs droits et les défendre tout au long de leur vie ». Pour cette année déjà, plus de 200 enseignants des disciplines hôtes des régions de Maradi et Tahoua sont formés, 200 autres des régions de Maradi et Niamey seront bientôt en formation, nous a confié M. Moussa Yaou de l’ONG Lafia Matassa. « Bien avant nous faisons de notre mieux pour faire comprendre aux élèves les enjeux de la sexualité. Avec le téléphone portable et les réseaux sociaux, ils sont exposés aux risques des comportements hasardeux» a affirmé le professeur de SVT, Mamane Maaroufi. En effet, pour la jeune ambassadrice de la Planification Familiale Middah Maria, la formation sur l’éducation, complexe, à la sexualité des jeunes est une exigence du moment car « les jeunes d’aujourd’hui cherchent à comprendre très vite leur corps et à s’adonner à la sexualité.
Si Education Complète à la Santé de la Reproduction des Adolescents au Niger: Un outil d’épanouissement et de sécurité pour les jeunes Le Niger est l’un des pays de l’Afrique Subsaharienne où la question de la population reste une préoccupation et un défi. Sa population est aujourd’hui estimée à plus de 20 millions d’habitants dont plus de la moitié de femmes. Cette population croit très vite, au rythme de 3,9% chaque année. Aussi, 78% de cette population vit en milieu rurale parmi lesquelles 68% des jeunes âgés de moins de 25 ans (RGPH 2012). Le système sanitaire reste très peu développé. Les premières victimes sont les femmes et les jeunes notamment les jeunes filles qui sont confrontées à de nombreux problèmes liés à leur santé sexuelle et de la reproduction. la famille fait de ce sujet un tabou, c’est donc la rue, les mauvaises fréquentations, le téléphone portable et les réseaux sociaux qui joueront ce rôle pédagogique. Or, une fois que les jeunes surtout les filles sont éduquées, elles vont se protéger et par voie de conséquence, éviter les grossesses non désirées, comprendre les moyens de contraception et de maitriser leur maternité. L’introduction des modules au niveau du collège aura un impact positif.» Dans la même optique, Maidadji Mai Dadi membre de l’alliance de l’Afrique de l’Ouest pour la Santé de la reproduction soutient que la sexualité est un aspect central de la vie humaine. « Dès lors que les parents ont des problèmes à parler de la sexualité à leurs enfants, au lieu donc de chercher ailleurs, l’école est l’endroit le plus approprié pour apprendre aux enfants la sexualité. L’introduction de ces modules dans l’enseignement secondaire aidera les jeunes à changer leurs comportements, donc à une prise de conscience. » Une option également approuvée par les parents, les leaders d’opinion et religieux. Pour Moustapha Boukari, père de quatre enfants « aujourd’hui, c’est une réalité, nous n’avons plus le temps de nous asseoir éduquer nos enfants surtout sur la sexualité. Personnellement, j’ai honte de parler de la sexualité à mes enfants. Au lieu de les laisser à leur compte ou avec la télévision et les amis, nous pensons que les enseignants sont aussi des parents, donc des éducateurs». Les prédicateurs persistent qu’aucune religion monothéiste n’a empêché aux parents d’enseigner à leurs enfants la sexualité. C’est peut être le contexte qui les détournent. L’école est un lieu d’instruction, mais il faudra que les enseignants chargés de cette formation puissent être responsabilisés davantage a affirmé lamine Mamane. A mes débuts, je ne savais pas à qui me confier. C’était l’amie de ma grande sœur qui m’a aidée à comprendre même les menstrues. Aujourd’hui, si à l’école les enseignants éduquent les élèves dans ce sens, je vous assure que ca va réduire non seulement la curiosité des enfants, leur envie d’aller tester et d’avoir une prise de conscience de leur responsabilité a dit la lycéenne Mariam Issaka. C’est dire que l’Education Complète à la Santé de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes est un moyen pour un pays d’avoir une génération responsable, pouvant prendre des décisions éclairées pour sa santé sexuelle et reproductive, de ce fait l’ESRAJ est un gage pour la maitrise de la croissance démographique au Niger