C’est une règle universelle : les mines attirent. Et les carrières de Thiès ne font pas exception à cette règle. La ressource qui fait courir : le phosphate. Dans la commune de Chérif Lô, elles sont nombreuses les entreprises qui s’activent dans le secteur. Mais, la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) et African investment goup (Aig) sont les deux seules qui exploitent, pour le moment, la matière. Elles sont arrivées dans la zone en 2009. Elles étaient les bienvenues parce qu’elles étaient venues avec beaucoup de promesses. Elles avaient toute la confiance de la population. Mais, au fil des années la Sephos et Aig sont devenues des malaimées parce que pratiquement aucune promesse n’a été tenue. Les populations les ont vomies. Elles attendaient un développement social, mais, n’ont reçu qu’un lot de problèmes : perte de terres, chômage, maladies, etc. Leurs protestations n’ont pas encore donné de résultats. Mais, les populations refusent de se résigner. Elles réclament encore leur part des phosphates.
EXPLOITATION DES MINES DE PHOSPHATE A CHERIF LO
Sephos et Aig, ennemies à abattre
De nombreux blocs de sable aussi immenses les uns que les autres qui s’aperçoivent de loin et s’étendent à perte de vue. Des trous d’une très grande profondeur. Un énorme vent qui souffle de partout et ensable parfois les passants. Un calme plat souvent perturbé par quelques gazouillis d’oiseaux. Les activités ont cessé durant l’hivernage et le décor ainsi que l’ambiance restent les mêmes dans les sites d’exploitation des mines de Thiès, plus particulièrement à Chérif Lo, dans l’arrondissement de Pambal, département de Tivaouane. Plusieurs entreprises sont présentes dans cette commune mais seuls deux noms sont très répandus dans la localité. Sephos et Aig. La Société sénégalaise des phosphates et African investment goup. Elles ont chacune une exploitation de phosphate. Elles sont dans la commune depuis 2009. Elles sont les pires ennemies de ses habitants.
Des raisons qui justifient la mauvaise réputation des entreprises ne manquent pas. Le président sortant de la communauté rurale de Chérif Lo, devenue commune avec l’acte 3 de la décentralisation, porte bien les doléances. Selon Jean Pierre Tine, c’est l’attitude des exploitants qui a frustré en premier les populations. «Les exploitants pénètrent dans les champs et creusent pour faire des sondages, sans avertir les propriétaires, sans qu’il y ait la commission départementale de recensement des impenses», dénonce l’ex Pcr. Il trouve qu’on a mis la charrue avant les bœufs parce que cette commission, présidée par le préfet de Tivaouane, «doit normalement précéder»les entrepreneurs sur les champs. Elle recense l’ensemble des choses à payer, dont les arbres abattus, avant que les entreprises ne viennent creuser pour faire leurs sondages espérant trouver du phosphate.
Le payement des impenses pose aussi problème. Quand on évalue les indemnités du propriétaire du champ sondé, le chef du village où se trouve le champ et le représentant du conseil rural doivent être présents. C’est pour qu’il y ait «une évaluation contradictoire» des impenses et que les victimes soient dédommagées «à la hauteur de leurs peines dans les champs», souligne Jean Pierre Tine. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. L’explication donnée par les entreprises, selon l’ex Pcr, c’est qu’elles avaient «des problèmes de timing». Il faillait donc démarrer les activités. Autre aspect négligé : la prise en compte, par les entreprises, des aspects positifs et négatifs de leurs activités. Jean Pierre Tine reconnaît que les études d’impact environnemental ont été faites après le sondage des champs mais il regrette le non respect des conclusions des études.
Promesses non tenues
La plupart des populations des villages impactés par l’exploitation des mines n’arrivent pas à digérer, elles aussi, le non respect des nombreuses promesses. Dans le village de Ndiakhaté Ndiassane c’est African investment group (Aig) qui exploite pratiquement tous les champs, informe le chef du village, Modou Diakhaté. La formation des jeunes, du travail pour les villageois, la construction d’un forage, d’un poste de santé et d’une école, le nivellement de la terre après exploitation, etc. autant de promesses que l’entreprise avaient faites aux populations, rappelle Modou Diakhaté. Rien n’a été fait, déplore le chef de village qui soutient que les victimes de l’exploitation minière «ne tirent pas profit de l’exploitation du phosphate». Selon Modou Diakhaté, Aig n’a embauché aucun jeune et n’a pris que des journaliers «qui travaillent deux à trois jours seulement».
Pourtant au début Aig avait convoqué les villageois à des négociations mais depuis que l’usine a commencé les exploitations, ils n’ont pas revu les entrepreneurs, regrette Modou Diakhaté. Ce dernier ne désespère pas. Son seul souci c’est que les dirigeants de Aig ne répondent plus à leurs appels téléphoniques. Mais Ndiakhaté Ndiassane n’est pas le seul village qui attend une réponse. Tous les autres villages sont presque dans la même situation. Aig n’est pas non plus la seule entreprise qui n’a pas tenu ses promesses. A Thiafathie on attend encore l’aide de la Société sénégalaise des phosphates (Sephos). Le village a un puits profond de 54 mètres. Le chef du village Pierre Ndiolen avait demandé aux dirigeants de creuser davantage le puits qui n’a plus beaucoup d’eau. Réponse de la Sephos : on le fera avec une machine qu’on doit acquérir… Prochainement.
EXODE RURAL JOURNALIER
C’est à la mode chez les femmes
Les femmes des villages impactés par l’exploitation du phosphate de Thiès n’ont plus de travail dans leurs localités. Il y en avait quelques-unes qui avaient un projet de maraîchage. L’une des entreprises présentes dans la zone «avait promis de financer le projet mais elles n’ont reçu aucun financement», renseigne Marianne Thiaw, habitante du village de Thiafathie. Cette promesse non tenue ne les a pas découragé parce qu’elles ne veulent pas rester «oisives». Ce qui explique le nouveau phénomène constaté dans les villages : l’exode rural. La ville de Thiès est devenue leur nouvelle destination. Les femmes se réveillent désormais à «5 heures du matin» pour aller chercher du travail à Thiès, explique la présidente du groupement Takkou liggey de Ndiakhaté Ndiassane, Déthié Dia. Son regret, c’est que «les groupements ne tiennent plus, les femmes contractent des dettes mais ne peuvent pas les rembourser parce qu’elles n’ont plus d’activités».
L’autre problème qui justifie cet exode rural, selon la présidente des femmes du village Thiafathie, Philomène Sow, c’est qu’elles n’ont plus de terres à cultiver parce que les entreprises «ont creusé des trous partout pour faire des sondages». Déthié Dia, qui est aussi reporter à la radio Guindikou, souligne tout de même «qu’elles auraient préféré rester dans leurs villages et travailler dans les champs plutôt que d’aller à Thiès».
JEUNES DES ENVIRONS
Profession : chômeur
Les entreprises sont venues dans la zone. Elles ont pris les terres. Elles exploitent les ressources. Elles n’engagent que très peu de gens qu’elles renvoient quelques jours après. Pratiquement, tous les jeunes sont devenus des chômeurs depuis 2009. C’est ainsi que la plupart des populations décrivent la situation actuelle dans beaucoup de villages environnants des mines dans la commune de Chérif Lo. Le président de la jeunesse de Thiafathie exprime sa frustration : «Il y a des jeunes qualifiés qui peuvent travailler dans les usines mais personne n’a été embauché.» Selon Grégoire Abel Ndiolen, il n’y a que quelques anciens militaires qui sont embauchés et ils ne sont «que des gardiens». Il souligne que les autres travailleurs sont des journaliers engagés pour «deux à quatre jours» et peuvent rester «trois semaines» avant d’être réengagés. Mais la perte de ce boulot précaire ne signifie pas la rupture de tout lien avec l’employeur. Quand les jeunes sont renvoyés, ils reçoivent «très tardivement» leurs salaires, déplore Grégoire Abel Ndiolen.
Khalifa Cissé, jeune habitant dans le village de Ndiakhaté Ndiassane, ne cache pas, lui aussi, son amertume. Pour lui, c’est «injuste» que des étrangers implantent des usines, prennent les ressources et les exportent sans que les populations ne bénéficient des retombées. Selon Khalifa Cissé, beaucoup de jeunes conducteurs vont demander du boulot dans les exploitations mais à chaque fois la réponse des entrepreneurs est la même : «Nos voitures coûtent cher, nous ne les donnons pas à des jeunes pas qualifiés.» C’est que les entreprises veulent des conducteurs de camions instruits alors que ceux qui savent conduire les camions dans les villages «n’ont même pas le Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee)», renseigne Modou Diakhaté qui habite à Ndiakhaté Ndiassane. L’autre alibi des entreprises pour ne pas employer les jeunes, selon la présidente des femmes de Koudiadiène, Youma Tine, c’est qu’elles les testent avec des camions qui «ne fonctionnent pas depuis des années donc pas possible à démarrer».
FEMMES ET ENFANTS
Les victimes de la poussière
Certaines s’étaient regroupées pour mener ensemble des activités génératrices de revenus. D’autres faisaient, seules, leur petit commerce. Un business assez lucratif qui leur permettait de subvenir aux besoins de leurs familles. Les femmes, dans beaucoup de villages à Chérif Lo, sont nostalgiques de ces bons moments. Des moments révolus puisqu’elles ne font pratiquement plus rien. Elles sont victimes de l’exploitation des mines de phosphate de Thiès. Leur principal bourreau : la poussière. La plupart d’entre elles cultivaient de la tomate et parfois de l’aubergine. Désormais quand elles sèment les graines «la poussière détruit tout dès que les légumes commencent à pousser», selon la présidente des femmes du village Thiafathie, Philomène Sow.
Les femmes ne sont pas les seules victimes de la poussière. Les enfants le sont également. Ils sont «malades à cause de la poussière», affirme la présidente du groupement Takkou liggey de Ndiakhaté Ndiassane. Selon Déthié Dia, les villageois n’ont même plus d’eau potable puisqu’il y a même de la poussière dans leurs canaris. Les enfants souffrent «d’asthme ou de rhum parfois», renseigne Youma Tine qui dirige les femmes du village de Koudiadiène. Selon le chef du village de Thafathie, Pierre Ndiolen, les villageois avaient même demandé aux entreprises de faire des dons de médicaments à l’hôpital des religieuses «pour lutter contre les maladies que pourrait causer la poussière». Mais la demande reste toujours insatisfaite.
VERSEMENT DE FONDS DE REHABILITATION
On craint le syndrome de Kédougou
Dans les villageois environnants des mines, la plupart des populations ne parlent que de ce que les entreprises doivent faire pour elles, tant qu’elles s’activent dans la zone. Rares sont les villageois qui parlent de l’après exploitation. Pourtant, il n’y a pas que la responsabilité sociétale de l’entreprise qui est prévue par le Code minier sénégalais. Le texte impose aussi aux entreprises la réhabilitation des sites. Elles exploitent des ressources qui se trouvent dans le sous-sol. Elles creusent jusqu’à certaines profondeurs pour accéder à ces ressources. Ce qui n’est pas sans conséquences. Sur les sites d’exploitation des entreprises de la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) et d’African investisment group (Aig) on voit des montagnes de sable, des creux d’une profondeur énorme, des installations pour les besoins de l’exploitation, etc. Autant de travaux qui changent l’environnement habituel et créent d’énormes dégâts à réparer.
En son article 82, dans le chapitre consacré aux obligations des titulaires de titres miniers, la loi n° 2003-36 du 12 novembre 2006 portant Code minier dit clairement que tout titulaire de titre minier «doit obligatoire procéder à la réhabilitation des sites à l’expiration de chaque titre minier sauf pour les périmètres qui continuent d’être couverts par un titre miner d’exploitation». Et pour ce qui du fonds, l’article 84 du code stipule que «nonobstant les obligations découlant de l’article 82, tout titulaire d’un titre miner d’exploitation est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fiduciaire dans une banque commerciale au Sénégal». Un compte destiné à la constitution d’un fonds pour couvrir les coûts de la mise en œuvre du programme de réhabilitation. Le code dit que les sommes ainsi utilisées sont «en franchise de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux»et les modalités d’opération et d’alimentation du fonds sont établies par décret.
Il ne s’agit donc pas «de creuser, d’exploiter et de partir» comme le dit l’ex président de la communauté rurale de Chérif Lô. Jean Pierre Tine paraît tout de même pessimiste quant au versement du fonds de réhabilitation «puisque les entreprises qui exploitent le phosphate ont été incapables de dire dans quelle banque elles ont logé ces fonds». Selon l’ancien Pcr, les dispositions du code n’ont pas été respectées et c’est cela qui a été à l’origine des révoltes à Kédougou avec la mine de Sabadola. Il regrette qu’on n’ait pas tiré les leçons de ce qui s’est passé à Kédougou où il y a eu «des emprisonnements et mort d’hommes». Jean Pierre Tine pense qu’il faut «éviter le syndrome de Kédougou». Il est aussi d’avis qu’avec le fonds de réhabilitation, on peut niveler à «90 %» les sites exploités pour qu’il n’y ait plus de dangers pour le bétail et les enfants et pour qu’aussi le paysan puisse reprendre son périmètre après exploitation.
IMPENSES
Le casse-tête de l’évaluation
Pour exploiter le phosphate, les entreprises font des sondages. Elles creusent des trous dans les champs. Si elles trouvent du phosphate, elles prennent la parcelle pour exploiter la ressource. Elles abattent alors les arbres trouvés dans le champ. Les trous, les parcelles, les arbres abattus, tout est payé. C’est une indemnité que les entreprises donnent aux paysans concernés. «Le trou à 100 000 Fcfa et l’arbre à 1 000 francs», informe Modou Diakhaté. Son frère, chef du village de Ndiakhaté Ndiassane et portant le même nom que lui, ajoute que l’usine, African investment group (Aig), ne paye que le nombre d’arbres qu’elle trouve sur place. Il trouve qu’avec ce mode de paiement, les indemnités sont «insuffisantes parce qu’il n’y a pas beaucoup d’arbres dans les champs où on fait des cultures vivrières». Il déplore également le fait que l’entreprise ne paye pas les terrains nus. Les entreprises justifient ce non paiement par le fait qu’il n’y avait pas d’activités sur ces terrains.
Le chef du village de Ndiakhaté Ndiassane avait aussi l’habitude de cultiver de l’arachide, du mil, de l’igname, etc. Mais cette année il a rompu avec cette habitude. Il n’a pas cultivé d’arachide parce qu’Aig lui a pris deux champs qui s’étendent presque sur trois hectares. Deux parcelles pour lesquelles il a reçu une indemnité de 700.000 Fcfa. Une somme que le chef du village trouve «très en deçà» de ce qu’il gagnait avec ses deux champs. Son frère dénonce un fait : les entreprises ne discutent pas avec les paysans, elles fixent seules leur prix. Le coordonnateur de la mine de la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) se défend de cette accusation. Sylly Faye rappelle que l’entreprise ne fixe pas le montant des impenses et que c’est une commission, dirigée par le préfet, qui fait l’évaluation. Et selon Sylly Faye, à chaque fois que la Sephos prend des parcelles d’un cultivateur, la commission évalue les indemnités et l’entreprise dédommage le propriétaire.
LA SEPHOS REFUSE TOUJOURS DE L’INDEMNISER
Un paysan sans sol et sans sous
C’est un paysan qui est allé se plaindre auprès du chef de village de Ndiakhaté Ndiassane, Modou Diakhaté. La Société sénégalaise des phosphates (Sephos) a pris son terrain, l’exploite et ne lui a pas payé d’indemnités. La raison évoquée par le coordonnateur de la mine de Sephos pour justifier son refus de payement : «l’entreprise n’a rien pris au paysan et il n’y avait aucune activité sur la parcelle». Sylly Faye est même catégorique : «La parcelle correspond à l’entrée de l’école catholique et le paysan l’avait lui-même cédée à l’école.» Selon le chef de village de Ndiakhaté Ndiassane, le directeur de l’école a démenti la version de la Sephos mais jusqu’à présent «aucune impense» n’a été payée au paysan. Un paysan qui «avait prêté son terrain à la Société sénégalaise des phosphates de Thiès (Sspt) et non cédé à l’école catholique», rectifie aussi Modou Ndiakhaté.
Si ce cultivateur avait cédé cette parcelle à la Sspt, filiale sénégalaise de Pechiney, c’est parce qu’il travaillait pour cette entreprise. Il avait une parcelle de terre mais ne cultivait pas sur tout le terrain. La partie non cultivée, qui se trouve à l’entrée de l’école catholique, le paysan l’avait prêtée à son entreprise qui en avait fait un terrain de football, rappelle Modou Diakhaté. Jusqu’en 2009, année d’arrivée de la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) dans la zone, il n’y avait aucun problème. C’est quand la Sephos a commencé à exploiter le phosphate que les problèmes ont commencé. L’entreprise a pris le terrain et n’a pas indemnisé le paysan. Ce dernier a fait une réclamation. Et la démarche de la Sephos, c’est de se référer aux autorités à chaque fois qu’il y a une réclamation. Elle a donc porté la réclamation du paysan à la sous-préfecture. L’affaire n’est toujours pas vidée.
LES POPULATIONS RECLAMENT DU TRAVAIL
La Sephos prône l’auto-emploi…
Les dirigeants de la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) sentent bien le vent de contestation qui soufflent dans les villages impactés pas leur travail. Ils admettent aussi une chose : «l’entreprise ne peut pas employer tout le monde». Solution : promouvoir l’auto-emploi. Les cibles principales sont les jeunes et les femmes. C’est la stratégie que la Sephos veut adopter pour que ces deux couches puissent avoir des activités génératrices de revenus. L’entreprise a élaboré, avec l’ancienne équipe municipale, un programme annuel de «près de 33 millions de francs», informe le coordonnateur de la mine de Sephos, Sylly Faye. L’enveloppe doit servir à financer les travaux pour l’alimentation en eau des villages de Thiawoune et de Kharya, l’électrification du village de Thiawoune et la construction d’un abreuvoir pour le bétail, souligne Sylly Faye.
La Sephos, qui dit avoir «une ligne de crédit» pour les femmes de la commune de Chérif Lô, envisage également de financer un projet des jeunes agriculteurs du village de Balimbar. Des jeunes qui ont suivi une formation à l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (Ensa) et à la Chambre de commerce de Thies, selon le coordonnateur de la mine de Sephos. Sylly Faye informe que l’entreprise leur a affecté une parcelle de terre et une cohorte de «neuf jeunes seront engagés pour la phase test».
L’entreprise a également un projet de reboisement. Pour le coordonnateur de la mine de Sephos, cette politique de l’auto-emploi permettra d’occuper les populations qui ne font pas partie du personnel engagé dans l’entreprise «parce qu’une société fonctionne avec un nombre de travailleurs donné».
…Et liste ses réalisations
La Sephos a démarré ses activités en 2009 et son coordonnateur est fier de dire que son entreprise a livré un Collège d’enseignement moyen (Cem) deux ans après. Sylly Faye affirme aussi que l’entreprise a fait «toutes les pistes» aux alentours de Ndiassane et dans les villages de Ndiakhaté et de Thiawoune. Côté emploi, il assure que «90 %» du personnel viennent des quatre villages environnants : Baligua, Lam Lam sérère, Lam Lam cité et Ndiassane sérère. C’est une politique de recrutement qui privilégie «les populations les plus impactées par les activités et ceux dont la Sephos a pris les terres». Le coordonnateur de la mine de Sephos tient aussi à faire une précision : l’entreprise n’investit pas pour le moment dans la santé «parce qu’elle ne peut pas faire ce que lui demandent les villageois». Sylly Faye se veut clair : «nous n’avons pas vocation à nous substituer à l’Etat mais nous pouvons accompagner».
LA SEPHOS ET AIG ATTAQUEES DE TOUTES PARTS
Le sous-préfet joue la carte de l’apaisement
Les contestations des populations victimes de l’exploitation du phosphate à Chérif Lô sont parvenues à la sous-préfecture de Pambal dont dépend la commune. Pas de terres, pas d’impenses, pas d’emplois, santé fragile, etc. sont autant de complaintes sur la table du représentant de l’administration. Pour trouver une solution à ces doléances, le sous-préfet, qui a pris fonction il y a environs neuf mois, a opté pour le dialogue. Khadidiatou Sène a déjà convoqué «les représentants des entreprises, les élus locaux, les chefs de village et tous les acteurs concernés pour un échange». Mais les discussions ont été suspendues à cause des élections locales. Elles ont été reprises après l’installation des nouveaux maires «parce qu’il est du devoir de l’administration de veiller à ce que les sociétés aident les populations dans certains domaines», souligne le sous-préfet.
Khadiatou Sène essaie quand même de rassurer les villageois. Elle affirme que la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) et African investisment group (Aig) ont déposé «des plans d’actions que l’administration est en train d’examiner». Elle dit quand même ignorer ce que font les autres entreprises présentes dans la zone qui sont en prospection.
Le sous-préfet rassure aussi les paysans qui n’ont pas encore reçu leurs dédommagements. Selon Khadiatou Sène, la Sephos et Aig sont en train de faire les évaluations des impenses sous la supervision de la Commission départementale de recensement des impenses qui inventorie le nombre d’espèces à payer. Et pour ceux qui se plaignent du versement tardif des indemnités, elle informe qu’entre l’évaluation des impenses par la commission et leur paiement par les entreprises, il peut se passer «un mois ou plus».
VENTE DE TERRAIN A UN «ETRANGER»
Ndiakhaté Ndiassane dit niet
Les entreprises prennent des parcelles pour exploiter le phosphate. Certains villageois, eux, vendent des parcelles. Une vente qui viole une tradition qui date de l’époque des ancêtres à Ndiakhaté Ndiassane. Quand on est un nouveau marié dans ce village, on a droit à une parcelle pour construire une maison. Mais les nouveaux mariés ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette tradition. Un villageois qui veut une parcelle à usage d’habitation peut également faire une demande de terrain. Tous versent quand même 15 000 Fcfa au trésor pour acquérir une parcelle. Ça s’est toujours passé comme ça et personne n’y voit aucun inconvénient.
Mais, récemment, un vieux qui avait bénéficié de deux parcelles a vendu ses terrains à «400 000 ou 450 000 Fcfa», selon un frère du chef du village, Modou Mamoune Diakhaté. Cette vente de terrains a posé «un sérieux problème» à Ndiakhaté Ndiassane. Premièrement, l’acheteur n’habite pas le village. Deuxièmement, il dit qu’on lui a vendu une parcelle de «20 mètres sur 30 mètres» alors que, dans le village, on ne donne que des terrains de «15 mètres sur 20 mètres», souligne Modou Mamoune Diakhaté. Troisièmement, au lieu de construire une maison, il construit des cantines. Pour les villageois, c’est un détournement d’objectifs.
Les villageois ne comptent pas laisser passer l’affaire parce que les générations futures pourraient «ne plus avoir une parcelle à 15 000 Fcfa». Ils avaient informé l’ancien président du conseil rural, Jean Pierre Tine, qui, selon Modou Mamoune Diakhaté, dit n’avoir signé aucun papier autorisant l’achat du terrain. Ils ont également saisi le sous-préfet et le procureur. Ce dernier leur avait demandé de recenser tous les villageois qui sont contre cette vente de parcelles pour qu’ils signent une pétition. Chose déjà faite. Le chef du village a déposé la pétition et une plainte auprès du procureur. Tout Ndiakhaté Ndiassane attend le verdict du juge.
GESTION DE LA SANTE ET DE L’EDUCATION
Que des problèmes transférés aux collectivités locales
Contrairement aux mines, l’éducation et la santé sont des compétences transférées. L’Etat alloue donc une certaine somme d’argent aux collectivités locales pour gérer ces deux secteurs. Une somme que certains élus locaux trouvent insuffisants. Le président sortant de la communauté rurale de Chérif Lô, devenu commune, en est un. Selon Jean Pierre Tine, l’Etat donne une enveloppe de «3 500 000 francs Cfa» pour l’éducation. Trois millions répartis aux garderies d’enfants, à la maternelle, aux écoles primaires, aux daaras, etc. Il y a «forcément» des problèmes parce que «quand ça ne marche, les populations tapent sur le président du conseil rural», regrette l’ancien Pcr.
Ces problèmes dans le secteur de l’éducation se multiplient quand ceux de la santé s’y ajoutent. Jean pierre Tine trouve aussi insuffisants les «4 000 000 Fcfa» qu’on donne à la commune et qui sont destinés aux deux postes de santé publique, aux deux postes de santé privée et à une dizaine de cases de santé. L’ex-Pcr est convaincu qu’il est impossible de gérer «les maladies hydriques, le paludisme, les séances de vaccination, etc. et les équipes qui descendent sur le terrain»avec cette somme. Il invite donc l’Etat à revoir sa politique. Pour lui, le problème est très simple à résoudre : «quand on transfère une compétence, il faut transférer en même temps les moyens».
ENTRETIEN AVEC…
JEAN PIERRE TINE, PCR SORTANT DE LA COMMUNE DE CHERIF LO
«Il faut que l’Etat fasse des mines une compétence transférée»
Il a été élu président de la communauté rurale de Chérif Lo en 2009 mais il suit les activités minières à Thiès depuis l’arrivée des premières entreprises, avant les indépendances. Jean Pierre Tine porte presque la même appréciation sur toutes les entreprises qui sont passées ou qui sont encore à Chérif Lo : elles exploitent les ressources et la population locale ne bénéficie nullement des retombées. Le Pcr sortant de Chérif Lo le déplore et son combat principal reste celui de plusieurs élus locaux. Il veut que les mines deviennent une compétence transférée. Un changement qui, espère Jean Pierre Tine, pourrait permettre aux populations impactées par l’exploitation des phosphates de Thiès de tirer profit des ressources de leur sous-sol.
Wal fadjri : Ces dernières années, on a constaté la présence de plusieurs entreprises qui s’activent dans l’exploitation minière à Thiès et particulièrement dans la commune de Chérif Lo. Certaines ont commencé à exploiter le phosphate et d’autres sont en prospection. Qu’est-ce qui explique cette ruée vers les carrières de Thiès ?
Jean Pierre TINE : En 2009, les cours mondiaux ont augmenté et il y a eu un rush dans la zone. Beaucoup de sociétés sénégalaises et étrangères ont demandé des permis d’exploitation que le ministère des Mines a accordés et souvent sans l’avis du conseil rural. Les sociétés viennent juste montrer les papiers les autorisant à exploiter les phosphates dans la zone. C’est le gouvernement qui délivre les permis. A quel prix ? On ne sait pas.
A votre avis est-ce que le gouvernement prend en compte les intérêts des populations quand il délivre les permis d’exploiter ?
On ne tient pas compte des réalités locales et des avantages que les populations peuvent tirer de cette exploitation de phosphate. Aujourd’hui il y a la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) et African investment group (Aig). Il y en a d’autres qui sont en prospection. La Sephos est venue en 2009 et on avait utilisé le nouveau Code minier pour montrer aux responsables de cette usine la responsabilité sociétale des entreprises. Une entreprise ne peut pas s’installer dans une zone et ne pas prendre en compte la question sociale et économique. Les périmètres qui sont octroyés aux entreprises étaient exploités par les populations depuis longtemps. On ne peut pas les déguerpir sans payer des impenses. Une fois les usines installées, il y a l’emploi local. On prend des travailleurs qui viennent d’ailleurs alors que les populations locales n’ont plus de terres à cultiver pour se nourrir. On sait que les entreprises ne peuvent pas absorber tous les chômeurs de la localité. Il faut donc créer des emplois directs et des emplois indirects comme des activités génératrices de revenus dans l’agriculture, l’élevage et la micro finance. C’est pour que ceux qui ne travaillent pas dans l’usine puissent être en activité dans d’autres secteurs. Les entreprises doivent même faire de la formation pour les jeunes pour que ces derniers puissent avoir un plan de carrière. Mais on constate que ceux qui sont engagés ne sont que des gardiens et des veilleurs de nuit. Ce sont des contractuels qui n’ont aucun plan de carrière. Ils resteront gardiens jusqu’à la fin de leurs jours.
Et quel rôle joue le conseil rural dans cette affaire ?
En réalité, les mines ne sont pas une compétence transférée comme la santé et l’éducation. Ce qui fait que le conseil rural a des limites par rapport à ce qu’on devrait pouvoir revendiquer en tant que représentants des populations. Mais le minerai se trouve en bas. Il faut décaper la terre avant d’atteindre le minerai. Le conseil rural n’a que des portions congrues. C’est ce que l’entreprise paie avant d’entrer dans le champ et après avoir coupé les arbres. Mais, ces impenses sont ce qu’il y a de plus minime. Et dès que l’exploitation commence, le conseil rural n’a plus d’emprise. Il faut que l’Etat fasse des mines une compétence transférée puisque c’est le conseil rural qui est sur place et qui sait ce qui s’y passe. Les entreprises paient au trésor et le ministre signe sans connaître les villages impactés. A mon avis, il faut revoir le code. C’est l’Etat qui, avec la complicité de ses services, aide les usines à s’installer et à faire n’importe quoi dans la zone. A ma connaissance, les entreprises ne payent pas encore de taxes. Elles n’interviennent pas aussi dans la santé. L’autre chose est que c’est ici qu’on a les plus grosses carrières de phosphate et de latérite mais la zone est encore enclavée. Il n’y a même pas de pistes entre les villages. Il faut qu’on nous aide à avoir des pistes pour désenclaver la zone. Dans les villages impactés, on ne devrait pas aussi souffrir de manque d’eau. Il y a également l’électrification rurale. Les villages qui sont autour des installations n’ont même pas d’électricité.
Quel est l’avantage de faire des mines une compétence transférée ?
En matière de santé, le premier conseiller c’est le médecin chef. En matière d’éducation c’est l’Inspection départementale de l’éducation nationale (Iden) qui valide ou invalide un projet. De la même manière, si les mines étaient transférées, le chef du service régional des mines aurait servi de conseiller pour la collectivité locale. Il aurait pu donner les aspects techniques. Mais l’Etat a retenu toutes les sources de devises. Il n’a transféré que les difficultés. L’éducation, la santé, la gestion de l’environnement sont toutes des difficultés et les moyens ne suivent pas. En matière de mines, l’Etat gagnerait à collaborer avec les populations et à obliger les entreprises à s’acquitter de leurs devoirs.
Vous avez dit que vous avez rencontré les dirigeants de la Sephos pour discuter avec eux sur la responsabilité sociétale d’entreprise. Est-ce que cette rencontre a porté ses fruits ?
Une communauté rurale fonctionnait à partir d’un Plan local de développement (Pld) quinquennal qui permettait d’inscrire des activités prioritaires en matière de santé, d’infrastructures de base, etc. Les entreprises, elles, doivent assurer un certain pourcentage pour la réalisation de ce plan. Quand on a discuté avec la Sephos, parmi ses programmes prioritaires, il y avait l’éducation qui est une équation pour les populations. Il n’y avait pas de Collège d’enseignement moyen (Cem). Les élèves qui réussissaient au concours d’entrée en sixième allaient à Tivaouane ou à Thiès pour poursuivre leurs études. Ce qui posait des problèmes de logement et de transport. On avait demandé à l’entreprise d’ériger un Cem à Lam Lam Gare. Evidemment il y avait un Cem à Ndiassane mais c’est un peu excentré. Il y avait également un Cem à Chérif Lo mais il n’était pas au centre pour permettre à tous les élèves d’être à équidistance. Finalement, avec ses partenaires espagnols, la Sephos a construit un Cem qui a trois années d’existence. L’année prochaine, il y aura les premières classes de troisième. Cela permet de stabiliser les élèves parce que le taux de déperdition scolaire dépend des conditions d’hébergement. En tant que Pcr, j’avais écrit à l’Inspection départementale de l’éducation nationale (Iden), à l’Inspection d’académie (Ia) et au ministère pour ériger ce Cem en lycée l’année prochaine. Ce, pour que les élèves ne soient pas obligés d’aller à Thiès. Dans le Cem, il y a des classes fermées et des surplus de tables bancs et d’ordinateurs. Ce qui montre qu’on peut aller vers un lycée puisqu’il y a les classes physiques et le matériel didactique. Il y a eu aussi des appuis et un ensemble d’autres projets que nous avions. L’équipe municipale a changé mais les projets demeurent. J’espère que la nouvelle équipe va continuer le travail.
«L’Etat a retenu toutes les sources de devises. Il n’a transféré que les difficultés.»
Quels genres de projets aviez-vous élaborés ?
On voudrait bien que les entreprises qui exploitent le phosphate nous aident à construire des postes de santé et des cases de santé dans la zone. Il y avait des projets en micro-finance pour les groupements des femmes et un projet agricole pour les jeunes. On avait également prévu de faire des reboisements et des pépinières pour construire un rideau d’arbres afin d’amoindrir les effets néfastes de la poussière dont les maladies pulmonaires. Il faut dire que c’est pratiquement toute la communauté rurale qui est affectée. Mais il y a des villages qui sont riverains de l’exploitation. Ce sont Baliga, Lam Lam, Koudiadiène, Mbenguène, Ndiakhaté, Chérif Lo, etc. Ils souffrent plus que les autres villages.
Une école a été construite. Il y a ces projets que vous venez de citer. Pourquoi continuer donc à protester contre les entreprises qui exploitent le phosphate ?
Justement le ventre mou, c’est la pollution sonore avec le bruit des machines et la poussière. Le Code minier est assez clair. La mine ne doit pas être à moins de 200 mètres des habitations. Or, ici la mine est à moins de 100 mètres. Donc toute la poussière qui vient des sites d’exploitation se déverse directement dans les villages. Dans les champs environnants, il y a toute une couche de poussière sur les arbres qui étouffent. Le sol est également affecté et il n’est pas cultivable. Il y a également l’emploi des jeunes qui pose problème. C’est une zone d’élevage et d’agriculture. Les populations qui exploitaient les terres ne sont souvent pas toujours dédommagées. Parfois c’est toute une famille qui est complètement mise au chômage. C’est difficile à accepter.
Que fait l’administration locale face à tous ces problèmes ?
L’administration a tenu beaucoup de rencontres pour apaiser les manifestants et des réunions entre populations, représentants des exploitants, service des mines, etc. Mais il y avait un problème de suivi réel. On revenait au point de départ et les populations continuaient les manifestations. Mais c’est surtout l’usine Aig qui pose problème. Elle n’a pas respecté la distance à tenir entre les habitations et les sites d’exploitation. J’avais même demandé qu’il y ait un cadre de concertation parce qu’une seule entreprise ne peut pas tout faire. Il faut mutualiser les forces pour que des projets puissent être réalisés. Mais il y a une certaine rivalité entre les entreprises parce qu’elles ont les mêmes périmètres et font la même chose. Chaque entreprise essaie de décrédibiliser l’autre pour être dans les bonnes grâces des populations. Avec les usines qui sont en prospection, il risque d’y avoir plus de problèmes dans la zone. Il y a aussi un risque de déguerpissement de certains villages si ces entreprises découvrent du phosphate parce que ces villages sont carrément dans les périmètres prospectés. Il faudra les dédommager et les reloger. Est-ce que ces entreprises seront prêtes à faire tout cela ? On ne le sait pas encore.
Qui étaient les premiers exploitants des phosphates de Thiès ?
L’exploitation de phosphates dans la communauté rurale de Chérif Lo, particulièrement à Lam Lam et à Palo où se situent les carrières, date de 1957. C’est Rhône-Poulenc, par le biais de sa filiale Pechiney, qui a commencé à exploiter les phosphates dans ces deux sites. Mais jusqu’en 2009, il n’y a eu que des désagréments liés au Code minier du Sénégal qui n’avait peut-être pas pris en charge toutes les questions liées aux difficultés que cette exploitation pourrait engendrer. Il n’y avait pas encore la Responsabilité sociale de l’entreprise (Rse) qui devrait prendre en compte les difficultés des populations trouvées sur place en termes de terres, de nuisances sonores, d’emplois, de formation des jeunes. Il fallait penser à tout cela et en son temps j’imagine que cela n’a pas été le cas. Pechiney nous a laissé des crevages, des trous béants, un environnement complètement dégradant. L’agriculture n’était plus possible à cause de la poussière et des trous qui ne sont pas remblayés. Il y a aussi la divagation des animaux qui tombent dans ces trous. Il n’y avait pas aussi un emploi local encore moins des taxes rurales. Pechiney nous a laissé un environnement dégradé.
Vous voulez dire que Pechiney n’a rien réalisé dans cette zone…
Ce dont je suis sûr c’est que cette usine avait érigé une école primaire. Je suis passé par cette école qui été destinée aux fils des travailleurs. J’étais fils de paysan donc c’est par tirage au sort que j’ai pu y accéder. Les fils des paysans étaient reçus dans cette école quand il restait bien sûr des places disponibles. C’est pour vous dire qu’il n’y avait pas véritablement un impact positif. Après, la Société sénégalaise des phosphates de Thies (Sspt), filiale sénégalaise de Pechiney, avait transféré ses activités au niveau de Allou Kagne à Pout parce que les cours mondiaux avaient baissé. La société a préféré donc aller exploiter l’attapulgite à Allou Kagne mais les installations sont restées.
NDLR
Wal fadjri avait sollicité les deux entreprises indexées pour avoir leurs réactions. Aig n’a pas donné suite à notre demande même si un des dirigeants avait donné son accord après plusieurs échanges téléphoniques.