Deux femmes, deux parcours, les mêmes attentes et les mêmes ambitions. Aicha Coulibaly et Mame Diarra Bousso Diène ont, toutes deux, une volonté de percer sur l’échiquier politique.
Saint-Louisienne de souche, Aicha Coulibaly avait délaissé sa ville natale pour rejoindre le domicile conjugal à Dakar. Mariée à un professeur de l’université de la capitale, elle a habité des années durant dans un quartier résidentiel afin de répondre à ses devoirs d’épouse. Une étape de sa vie qui l’a fortement marquée puisque partagé entre les voyages de son mari, les visites de sa belle-famille à l’étranger et l’impératif gestion du foyer. Une vie toute tracée qui ne se passait jamais assez loin de sa famille. Au fil du temps, Aicha Coulibaly a fini par rejoindre son Saint-Louis natal, la vie de Dakar ne lui réussissait pas tant. Un autre parcours l’y attendait. Elle s’est investie dans le développement social s’engageant pour la santé maternelle et infantile. Un changement de parcours qui autorise également ses aspirations politiques. Deux secteurs dont la jonction parait être aisée pour cette dame affiliée au parti socialiste depuis 1971 et membre de la coalition de Benno Bokk Yaakar depuis 2012, depuis le magistère de l’Alliance pour la République.
La politique n’est pas une fin mais un moyen pour Aicha Coulibaly de développer la communauté à l’échelle nationale. «Les femmes ne sont plus dans l’expectative croyant que seuls les hommes pourront être élus. Il faut opérer une rupture dans la socialisation que les filles ne soient pas uniquement à faire les travaux ménagers» prône-t-elle face à cette norme qui perdure. De ces aspirations de femme politique, Aicha Coulibaly se classe parmi les «dames de fer qui n’ont pas encore ce qu’elles veulent mais qui se battent». Toutefois, au-delà du conseil municipal qui a grandi en ce qu’il compte plus de femmes aux postes électifs, il n’y a pas eu de grands changements dans la vie politique d’Aicha Coulibaly. Toujours est-il qu’elle s’engage pour la percée de la gente féminine sur l’échiquier politique à l’instar de sa consœur qui habite, non loin de chez elle, à Diamaguène.
Confiante, sûre de ces options et orientations, Mame Diarra Bousso Diène incarne l’assurance d’une femme qui veut faire ses preuves. A la tête d’une «forte» base politique, elle développe des activités pour plus de visibilité de son parti dans la ville de Saint-Louis. Elle reçoit ainsi le soutien des leaders et responsable de son parti, le Rewmi. Mame Diarra Bousso est ancienne coordonnatrice de programme en alphabétisation. Son entregent issu des multiples programmes dont elle avait la gestion lui a ouvert le sésame de l’échiquier politique depuis 2001. Affiliation qui lui a permis de décliner son ambition qu’elle développe avec le soutien des leaders et responsables de Rewmi. Ce qui lui permet de nouer des partenariats avec les femmes de certains villages de la région par le financement des activités. En retour, ces femmes peuvent dans un avenir proche ou lointain lui offrir leur soutien. Cette partition est souvent à l’appréciation du parti. L’instance qui «qui propose pour les nominations parce qu’à chaque élection les choix ne se font pas au hasard. On ne nomme pas gratuitement, la femme doit en contrepartie faire ses preuves »
Mame Diarra Bousso Diène s’intéresse à tout ce qui peut booster sa carrière politique. Aussi, croit-elle, que plus d’activités des antennes régionales du Conseil sénégalais des femmes et de l’Association des juristes sénégalaises pourraient les aider davantage à mieux s’investir leurs missions politiques. «Les rassemblements réunissant les élues, pour plus de force de l’élite féminine, ne sont pas faciles du fait que nous ne sommes pas du même parti». En l’absence d’un mouvement qui les réunit au-delà des appartenances politiques, la responsable de Rewmi fait savoir que «chaque parti fait ses activités». Pour donner un bémol à sa position, elle dit ne pas encore assisté à des rencontres de cette envergure.