En acceptant les subventions du Fonds Mondial pour le Sida, la tuberculose et le paludisme, le Cameroun a admis l’idée de l’officialisation de l’homosexualité dans le pays
On l’a eu enfin », se félicitaient les acteurs institutionnels dans la lutte contre le VIH/sida en fin d’année 2010. Le Fonds Mondial pour la Sida, la tuberculose et le paludisme venait de rendre public ses résultats pour le Round 10, synonyme de financement des projets des pays ayant fait la demande cette année 2010.
Un round étant la somme de subventions allouées aux gouvernements qui ont soumis leur proposition aux Fonds. Au total, ce sont près de 64 milliards de Fcfa qui ont été ainsi offerts au Cameroun pour couvrir les gaps financiers et programmatiques. Mais ce que les pouvoirs publics ont omis de révéler aux populations, ce sont les conditionnalités qui accompagnent l’attribution de ces fonds colossaux. Car l’une des interventions ciblées du Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun pour les cinq prochaines années 2011-2015 est axé sur les HSH (les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes). Par extension, il s’agira également de l’ensemble des LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels) comme le prévoit le texte. Ce projet prévoit : Que d’ici à 2015, 75% des HSH maîtrisent le VIH, les IST et les SSR ? que 90% d’entre eux déclarent avoir utilisé le condom lors du dernier rapport sexuel à risque, qu’ils se soient soumis au test du VIH, en aient pris connaissance et procédé au retrait du résultat au cours des 12 derniers mois. Pour atteindre ces objectifs, Le Ministère camerounais de la santé publique (Minsanté) envisage, et entre autres actions : Le renforcement des capacités des structures communautaires et médicales offrant des services en direction de cette population ; l’amélioration de l’environnement législatif et social, notamment la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, et l’amélioration de l’offre et l’accès des services de santé chez les HSH (dépistage, IEC, IST, SSR ???).
Les acteurs de la mise en œuvre de cette stratégie sont le Minsanté, l’ONG CAMNAFAW, les OSC (organisations de la société civile) et OBC (organisations à base communautaires) travaillant avec les HSH et les formations sanitaires. Pour pouvoir exécuter ces programmes, il a fallu au préalable que cette catégorie de camerounais ait été localisée, inventoriée, et interrogée pour évaluer la nature de leurs préoccupations en matière de santé. Le 3è Recensement général de la population et de l’habitat réalisé en novembre 2005 tient compte de l’existence des GSV et autres LGBT. Irène Sidonie Ndjabun