La procréation, les pratiques sexuelles non sacrées, le chantage politique et administratif, et le lobbysme sont les sujets qui semblent insupporter des camerounais.
A Yaoundé le samedi 05 février 2011, l’Association femmes de Vie (AFV) a organisé une marche contre l’homosexualité sur les artères de la cité capitale. Au motif de cette démarche, la promotion de la vie, du respect du sacré, et de la santé tout court, selon l’Association Femmes de Vie, initiatrice de ce défilé. Car Françoise TINDJOU, présidente de cette organisation croit dur comme fer que l’homosexualité est un fléau qui détruit la vie, et contribue à la propagation des maladies les plus dangereuses. A l’instar du VIH/Sida, et des maladies et Infections sexuellement transmissibles. Très peu courut, la manifestation n’a pas non plus engrangé la sympathie des promeneurs et d’autres curieux qui regardaient faire. Un jeune musicien de la fanfare de l’INJS (institut national de la jeunesse et des sports) qui animait la marche du 5 février estime que c’est une pratique contre nature, qui ne favorise pas la procréation.
Le Dr DIPOKO, professionnel de la santé mentale à la retraite est contre l’idée avancée par ses confrères du caractère inné de cette orientation. Car «il s’agit d’un comportement, et personne ne vient au monde avec une attitude quelconque ». Mademoiselle TCHAMI, étudiante en chimie à l’université de Yaoundé I qui prenait part à la marche brandit le handicap que la pratique engendre, comme «la boîte à caca qui doit être en permanence reconstruite ». Sur le sujet, François B, journaliste et rédacteur en chef délégué du quotidien privé de la rue de la liberté à Douala fustigeait la propagande de leur statut que font les homosexuels. Contrairement aux hétérosexuels qui ne crient pas sur les toits qu’ils sont ainsi, disait-il. A travers la ville, diverses autres personnes interrogées évoquent en sus d’autres désagréments que doivent subir les homosexuels comme le port d’une couche, la déformation de leur structure physique, notamment chez les hommes qui deviennent efféminés. A ceux qui comme Madame Alice NKOM brandissent l’homosexualité comme un droit de l’homme, Monsieur Dieudonné Z, promoteur d’une Fondation de défense des libertés individuelles n’est pas de cet avis. A son avis, «il faut défendre l’homme qui porte ce statut, mais pas l’homosexualité », explique cet enseignant du supérieur.
Selon qui comme dans les religions, il ne faut pas cultiver le fanatisme, éviter d’en faire une idéologie, car c’est ce qui braque les gens en ce moment, poursuit-il.
Par ailleurs, ajoute-t-il, les homosexuels peuvent faire du lobbysme actif, sans chantage politique et administratif. C’est une question de choix stratégiques, car on n’a pas besoin de créer une association catégorielle, même non spécifique. Il dit respecter les orientations sexuelles des autres, tant que cela ne le touche pas. Et qu’il n’y aura pas d’abus de la part des homosexuels, de chantage et de lobbying. Sur la position du chef de l’Etat Paul Biya, qui rappelle le respect de la vie privé, ce professionnel des droits de l’homme croit que
« le Président de la république est mal place pour faire de telles déclarations ». Parce qu’en tant que Chef suprême de la nation, il devrait nuancer ses propos, car il sait qu’il y a du chantage dans cette affaire.
Pour Dieudonné Z, il faut contextualiser l’homosexualité, car en Europe, ce sont des affaires privées. A ce titre, les gens ont le droit d’avoir des préférences, conclut-il. Dans le domaine de la santé par exemple, les pouvoirs publics se sont pliés aux recommandations du Fonds Mondial et des Nations Unies, qui conditionnement l’allocation de leurs subventions à la prise en compte du genre et des minorités sexuelles.
Mais il se trouve que le code pénal condamne fortement les rapports sexuels entre deux personnes du même sexe (article 347 Bis). Qu’en vertu de cette disposition de la loi fondamentale, le Ministre des Relatons extérieures, André EYEBE AYISSI, s’est insurgé récemment contre une donation faite par l’Union Européenne à l’ADEFHO (association de défense des homosexuels) de Maîtres Alice NKOM, avocate au barreau.
Et donc, comme le susurrent des sources au Minrex, le Cameroun pourrait être emmener à refuser les 64 milliards de nos rares francs CFA qui ont été octroyés par le Fonds Mondial au round 10. En sachant bien que dans le pays, cette enveloppe ne vient pas financer que les Gaps comme l’indiquent les principes du Fonds, mais la quasi-totalité du Plan stratégique sectoriel sur cinq longues années. Cette fois il s’agit des années 2011-2015.
Source : www.jumelles-blog.africaciel.com
Irène Sidonie NDJABUN